samedi 24 janvier 2015

Portrait de José Artur

José ARTUR
On peut toujours envisager le silence comme valeur mais parfois ce joli concept creux montre sa limite.
Il s'est tu après avoir tant dit ou plus exactement après avoir tant révéler par la paroles des autres.
Grand par son esprit éclectique, il appartient à cette génération qui n'avait pas besoin de dévoyer le mot tolérance. Il était libre, curieux, généreux de proposer aux autres, les autres. Sans étendard avec pour seule mission celle de révéler. Il a su proposer la liberté de parole quand les médias se limitaient à une chaîne de télé, trois radios et quatre quotidiens nationaux. J'ai pu ainsi, au risque de m’électrocuter, l’écouter en cachette tard le soir sous mes couvertures à l'aide d'un poste à galène relié à une prise bricolée. Ces heures de bonheur ont été conquises par peu de hardiesse, je n’avais qu’onze ans en 1965. 
Le pop club nous permettait de sortir de chez nous, de notre quotidien comme si, invités à entendre, nous étions incités à comprendre. Il a été un vrai précurseur sans le revendiquer, et jamais son ton, parfois singé par d’autres, n'était inspiré que pour mettre en lumière autrui.
On en avait parlé lors de ce portrait.
Merci Monsieur.
Thierry SAMUEL - www.thierrysamuel.com

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